The Project Gutenberg ebook of Le nouveau dictionnaire complet du jargon de l'argot, by Arthur Halbert d'Angers
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Title: Le nouveau dictionnaire complet du jargon de l'argot
Author: Arthur Halbert
Release date: July 2, 2008 [eBook #25949]
Language: French
Credits: Produced by Laurent Vogel, Valérie Auroy, Hugo Voisard and
the Online Distributed Proofreading Team at
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de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE NOUVEAU DICTIONNAIRE COMPLET DU JARGON DE L'ARGOT ***
NOTES CONCERNANT LA TRANSCRIPTION
On a restitué dans le dictionnaire un strict ordre alphabétique,
l'original s'en écartant à de nombreuses reprises sans logique
apparente.
On a conservé l'orthographe de l'original, en corrigeant cependant
les coquilles manifestes. L'accentuation incohérente des majuscules
(Ecu/Écu, Etre/Être, ...) est conforme à l'original.
LE NOUVEAU DICTIONNAIRE
COMPLET DU JARGON DE L'ARGOT
OU LE
LANGAGE DES VOLEURS DÉVOILÉ
CONTENANT
Tous les mots usités, reconnus et adoptés par eux avec
leurs explications et leurs définitions;
SUIVI
Des nouveaux genres de vols et escroqueries nouvellement
employés par eux,
Et terminé par des Chansons en français et en argot.
PARIS.
LE BAILLY, LIBRAIRE,
27, quai des Augustins.
INTRODUCTION.
UTILITÉ DU DICTIONNAIRE D'ARGOT POUR LES HONNÊTES GENS.
L'histoire nous apprend qu'un roi de France ayant établi des foires à
Niort, Fontenay et autres villes du Poitou, les vieux merciers, jaloux
de la concurrence que leur faisaient de nouveaux marchands qui tenaient
leurs articles, formèrent entre eux une espèce de syndicat ou maîtrise
et arrêtèrent qu'à l'avenir ceux qui voudraient faire partie de leur
corporation, se feraient recevoir par les anciens, et prendraient les
noms de marcelots, pêchons et melotiers-hure, puis ordonnèrent un
certain langage intelligible pour les membres seuls de l'association.
Les concurrents ainsi expulsés finirent par faire de mauvaises
spéculations, et ne laissèrent pas néanmoins de fréquenter les foires,
en s'adjoignant une grande quantité de bateleurs et de gens sans aveu;
ils composèrent pour eux un jargon mixte tenant de celui des merciers
et de l'idiome des Bohémiens, devinrent mendiants, et plus tard voleurs
de grand chemin; ils s'organisèrent ainsi: le chef prit le nom de
Grand-Coesre, qui nomma dans chaque province des lieutenants qui
prirent les noms suivants: cagous, archi-suppôts de l'argot, les
narquois, les orphelins, les milliards, les marcandiers, les riffodés,
les capons, les malingreux, les polissons, les piètres, les callots,
les francs-mitoux, les sabouleux, les coquillards, les convertis, les
courtauds de boutanche, tous sujets du Grand-Coesre ou roi de Thunes.
Depuis longtemps le royaume d'argot ou la grande Truanderie n'existe
plus, mais l'ignoble langue de cette corporation criminelle s'est
soutenue jusqu'à nos jours parmi les malfaiteurs.
Ce langage énergique parfois, sauvage et imaginé, est rempli de figures
pittoresques, qui respirent souvent le sang et le meurtre, et pourtant
on le parle à nos côtés, et nous ne le comprenons pas, il n'est pas
jusqu'aux enfants qui l'emploie; car nul ne saurait croire combien de
myriades de petits voleurs battent chaque jour le pavé de Paris; il
arrive souvent que la police en prend par plusieurs douzaines d'un seul
coup de filet, mais alors voici ce qui arrive, ou les petits larrons
sont réclamés par leurs parents auxquels le tribunal les rend après
avoir déclaré qu'ils ont agi sans discernement, ou ils sont envoyés
pour plusieurs années dans une maison de correction. Dans le premier
cas, ils parviennent promptement à s'affranchir de nouveau de la
surveillance de leurs parents, qui sont ordinairement des artisans dont
tous les instants sont consacrés au travail; dans le second, ils
achèvent de se perdre en prison où ils se trouvent en contact avec les
plus corrompus. L'on compte huit prisons à Paris, savoir: la Préfecture
de police, la Conciergerie, la Roquette, ou nouveau Bicêtre, la Force,
les Madelonnettes, Sainte-Pélagie, Clichy et Saint-Lazare pour les
femmes; la moyenne des détenus est de 10,000; sur ces 10,000, on peut
compter: 2,000 voleurs habitués, assassins ou vagabonds; 3,000 enfants
de 12 à 18 ans; 5,000 condamnés pour une première faute ou de simples
délits.
Grâce à l'immoralité qui règne dans les prisons, sur 5,000 détenus pour
une première faute, on peut en compter 3,000 qui sont corrompus à
jamais...
Ces lieux affectés à la correction, sont donc de permanentes pépinières
d'argotiers.
Hommes vertueux! peut-être l'homme qui vous coudoie forme le dessein de
vous dévaliser. Sûr de n'être pas compris de vous, il parle librement à
vos côtés du sort qu'il vous réserve. Rien ne peut vous sauver, rien
que la connaissance de ce langage affreux qu'emploient entre eux les
voleurs, les assassins et les prostituées.
Rougiriez-vous de le connaître? Oui, je le conçois, vous rougiriez de
l'apprendre de la bouche de ceux qui s'en servent pour commettre ou
pour faciliter leurs méfaits, mais vous ne risquez rien de l'apprendre
de nous, dans la lecture de ce petit livre.
Il existe dans cet idiome de sang plusieurs mots qui en rendent un seul;
il arrive aussi quelquefois que le même mot, suivant la manière dont
il est placé, signifie telle ou telle chose. Quand nous rencontrerons
de tels mots, nous les présenterons avec divers membres de phrases, et
nous les analyserons.
Cet ouvrage sera le plus complet qui ait été publié jusqu'à ce jour. Il
s'attache à un intérêt d'utilité publique; en dévoilant le langage des
voleurs, il contribuera à détruire cette franc-maçonnerie du vol qui
s'étend tous les jours; il mettra les propriétaires sur leurs gardes et
sera utile à tous. Quant au reproche que l'on nous fera sans doute
d'être les précepteurs des apprentis voleurs, nous n'aurons pas de
peine à en prouver l'injustice. Ce livre ne pourrait être mauvais que
s'il était clandestin. Publié à bon marché et publiquement, il révèle
aux honnêtes gens un langage qui est pour eux une menace perpétuelle,
il les met à même de prévenir le vol et de le dénommer. En cela
l'auteur croit avoir mis au jour une publication véritablement utile et
morale. C'est dans l'intérêt de la société qu'il a fait des études qui
répugnaient à son caractère: il sera assez récompensé s'il a l'espoir
de faire quelque bien.
COQUIN.—Dénonciateur qui vend à la police. On dit aussi coqueur.
CORBUCHE.—Ulcère.
CORBUCHE-LOPHE.—Ulcère faux.
CORNAUT.—Bœuf.
CORNAUTE.—Vache.
CORNER.—Puer.
CORNET D'ÉPICES.—Pères capucins.
CORNIÈRE.—Etable.
COSNE.—Auberge.
COSTE.—La mort.
COTON.—Dommage.
COUCE DE CASTU.—Garçon de propreté d'un hospice.
COUDE.—Permission.
COULANT.—Lait.
COULEURS (monter des).—Mentir.
COULIANTE.—Laitue.
COUP DE SIFFLET (un).—Un couteau.
COUPE.—Dans la misère.
COUPLARD.—Couteau.
COUPS DE CASSEROLES.—Dénoncer ses camarades.
COUPS DE FOURCHETTES.—Vol à l'aide de deux doigts.
COUPS DE MANCHE.—Mendiant qui porte des réclames.
COUPS DE VAGUE.—Vol improvisé.
COURBE DE MORNE.—Épaule de mouton.
COURBE.—Epaule.
COUSTEAUX.—Couteau.
CRAQUELIN.—Menteur.
CRESPINIERE.—Beaucoup.
CRES.—Vite.
CREUSE.—Gorge.
CRIBLER A LA GRIVE.—Crier, avertir de prendre garde.
CRIBLEUR.—Crieur.
CRIC-CROC.—A ta santé.
CRIE, CRIOLLE.—De la viande.
CRIER AU VINAIGRE.—Crier après quelqu'un.
CROCHER.—Sonner.
CROCS (les).—Dents.
CROISANT.—Gilet.
CROME.—Crédit.
CRONÉ, ÉE.—Ecuelle, Ecuellée.
CROTTES D'ERMITES.—Poires cuites.
CRUCIFIX A RESSORT.—Pistolets.
CUISINIER.—Avocat.
CULBUTE.—Culotte.
CUOUARD.—Membre viril.
CURIEUX (grand).—Grand juge, président.
CURIEUX.—Juge.
DABE.—Père, maître.
DABIN.—Tambour.
DABUCAL.—Royal.
DABUCHE.—Mère, maîtresse.
DABUCHETTE.—Jeune mère ou belle-mère.
DAIMS HUPPÉS.—Gens riches.
DANDILLER.—Sonner.
DANDILLON.—Cloche.
DANDINER.—Balancer.
DANS LE TROU.—En prison.
DARDANT.—L'amour.
DARON.—Maître, père.
DARONNE.—Maîtresse, mère.
DAUSSIÈRE.—Femme publique.
DAVONE.—Prune.
DÉBACLER.—Ouvrir.
DÉBOUCLER.—Ouvrir.
DÉBRIDER LA LOURDE.—Ouvrir la porte.
DECHASSE.—Yeux.
DÈCHE.—Perte, misère.
DÉFALQUER.—Ch.... DÉPONNER. Id.
DÉFARDEUR.—Voleur.
DÉFARGUÉ.—Déchargé.
DÉFLOUER LA PICOUSE.—Voler chez un blanchisseur le linge étendu.
DÉFOURAILLER.—Courir.
DÉFRUSQUINÉ.—Déshabillé.
DÉMURGER.—S'en aller.
DÉPLANQUER.—Déterrer.
DÉPOUSSER.—Faire ses nécessités.
DÉRONDINER.—Payer.
DÉSARGOTER.—Faire le malin.
DÉSARRER.—S'enfuir.
DÉSATILLER.—Châtrer.
DÉSOLER UN SAINT.—Jeter quelqu'un à l'eau.
DÉSOLER.—Jeter.
DESSOUS.—Amant supplémentaire.
DESSUS.—Amant en titre.
DESTUC.—De moitié.
DÉTACHER LE BOUCHON.—Couper la bourse.
DÉTOSSE (être de la).—Etre ruiné.
DETTE (payer une).—Etre en prison.
DÉVIDER LE JARS.—Parler argot.
DIAMANTS.—Pavés.
DOMINOS.—Dents.
DONNER DU VAGUE.—Chercher pratique.
DONNER UN PONT A FAUCHER.—Tendre un piége.
DOUBLAGE.—Larcin, larronnage.
DOUBLÉ.—Volé.
DOUBLETTE.—Escroc.
DOUBLEUR.—Voleur.
DOUBLEUSE.—Voleuse.
DOUBLEUX DE SORGUE.—Larron de nuit.
DOUILLES.—Cheveux.
DOUSSE.—Fièvre, attouchement personnel.
DOUSSIN.—Plomb.
DOUSSINÉ, ÉE.—Plombé, plombée.
DRAGUE.—Chirurgien, drille.
DROGUER.—Demander.
DURAILLES D'ORPHELINS.—Pierreries.
DURE.—Pierre en terre.
EAU-DAFFE.—Eau-de-vie.
ÉCORNAGE.—Bris de vitre pour voler.
EFFAROUCHER.—Voler.
ÉGRAILLER ou ÉRAILLER L'ORNIE.—Prendre la poule.
EMBALLÉ (être).—Être arrêté.
EMBALLUCHONNER.—Envelopper, mettre en paquet.
EMBARRAS.—Drap de lit.
EMBAUDER.—Prendre de force.
EMPAVE.—Drap du lit, carrefour.
ENCENSOIR.—Fressure.
ENDROGUER.—Chercher à faire fortune.
ENFLAQUÉ.—Perdu, fini.
ENFLAQUER.—Se perdre.
ENGRAILLER.—Attraper.
ENLEVER (s').—Mourir de faim.
ENRHUMER.—Ennuyer.
ENTAILLER.—Tuer avec une arme tranchante.
ENTERNER ou ENTRAVER.—Comprendre l'argot.
ENTIFFE, ENTONNE.—Eglise.
ENTONNE.—Chapelle.
ENTROLLER.—Emporter.
ÉPATTER.—Étonner.
ÉPOUSER LA FAUCANDIÈRE.—C'est quand les filous jettent ce qu'ils ont
dérobé, de peur d'être pris.
ÉPOUSER LA VEUVE.—Être pendu.
ÉRAILLER.—Tuer.
ESBIGNER (s').—S'enfuir, s'en aller.
ESBROUFFÉ (PESCILLER D').—Prendre de force.
ESBROUFFER.—Effaroucher.
ESCANER.—Oter.
ESCARCHER.—Regarder.
ESCARPE.—Assassin.
ESCARPER A LA CAPAHUT.—Tuer son complice pour lui voler sa part.
ESCARPIN EN CUIR DE BROUETTE.—Sabot.
ESCAVER.—Empêcher.
ESCLOT.—Sabot.
ESCOUTE.—Oreille.
ESGANACER.—Rire.
ESGAUR.—Perdu.
ESPADRILLE.—Soulier.
ESPIGNER (s').—Se sauver.
ESTAFON.—Chapon.
ESTIO.—Esprit.
ESTUQUER.—Attraper un coup.
ÊTRE DE LA FÊTE.—Être bien mis.
FADER ENSEMBLE.—Partager.
FAFFES (des).—Des papiers.
FAFIO-DE-SEC.—Vrai certificat.
FAFIO-LOPHE.—Faux certificat.
FAGOT.—Forçat.
FAIRE FLOTTER.—Noyer.
FAIRE LA TORTUE.—Jeûner.
FAIRE UN MICHE.—Attraper un simple.
FAIRE UNE TÊTE DANS LA FILASSE.—Aller se coucher.
FAISEUR.—Commerçant.
FANAUDEL.—Camarade.
FARAUD.—Monsieur.
FARAUDE.—Madame ou mademoiselle.
FARCHER DANS LE POINT.—Tomber dans un piége.
FARGUE (être).—Etre muni.
FARGUER.—Rougir.
FAUCHANTS.—Ciseaux.
FAUCHÉ (être).—Être mis à mort.
FAUCHEUR.—Bourreau.
FAUFFE.—Tabatière.
FAUSSANTE (une).—Un faux nom.
FAUVE.—Tabatière.
FÉE.—Amour, maîtresse.
FÉESANT.—Amoureux.
FÉESANTE.—Amoureuse.
FELOUSE.—Poche.
FERLAMPIER.—Bandit.
FERTANGE.—Paille.
FICHER LA COLLE GOURDEMENT.—Être bon trucheur en perfection.
FICHER LA COLLE.—Mentir adroitement.
FICHER ou DEFICHER.—Bailler.
FILER.—Suivre un individu.
FILOCHE.—Bourse.
FIOLE.—Figure. On dit aussi fertille.
FLACHE.—Plaisanterie.
FLAMBARDE.—Chandelle.
FLAMBER (un).—Un poignard.
FLANDRIN.—Paresseux.
FLANQUER.—Mettre.
FLATAR.—Fiacre.
FLEUR DE MARIE.—Vierge.
FLEURANT.—Bouquet.
FLOPPÉE (une).—Une volée.
FLOU (le). FLOUTIERE.—Rien.
FLOUANT.—Jeu.
FLOUER.—Jouer.
FLOUEUR.—Escroc au jeu.
FONCER, FOUQUER.—Donner.
FONDANT.—Du beurre.
FONDANTE.—Une beurrée.
FORÊT-MONT-RUBIN.—Un cloaque de ville.
FORTIN.—Poivre.
FORTINIÈRE.—Poivrière.
FOUGUE, FOURGAT.—Recéleur.
FOUILLOUSE.—Poche.
FOURCHETTE.—Doigts de la main.
FOURGAINE.—Canne en jonc.
FOURGASSE.—Recéleuse.
FOURLINE.—Filou, fouille-poche.
FOURLINEUR.—Homme qui vole dans les foules.
FOURLOUREUR.—Assassin.
FRALIN ou FRANGIN.—Frère.
FRANC.—Bas.
FRANC-MIJOU ou MITOU.—Faux malade.
FRANCHE.—Basse.
FRANCHIR.—Baiser.
FRANCILLON.—Français.
FRANGINE.—Sœur.
FRÉMILLANTE.—Assemblée.
FREMION.—Violon.
FRÉTILLANTE.—Danse.
FRÉTILLE.—Paille.
FRIMAGE.—Passer devant les autorités.
FRIMOUSE.—Physionomie.
FROISSEUX.—Calomniateur.
FROLANT.—Traître.
FROLER SUR LA BALLE.—Médire de quelqu'un.
FROLER.—Médire.
FROTIN.—Billard.
FRUSQUES.—Habillements.
FRUSQUIN.—Coquetterie.
FRUSQUINER.—Habiller.
GAFFRE.—Gardien de prison.
GAGE.—Cheval.
GALIENNE ou GALIÈRE.—Cavale.
GALIER.—Cheval.
GALOCHE.—Menton.
GALOUSER.—Chanter.
GALTRON.—Poulain.
GAME.—Rage.
GANCE.—Clique.
GARDE-PROYE.—Garde-robe.
GARGOINE (la).—Le museau, la bouche.
GAUDIFFE ou GAUDILLE.—Epée.
GAULE.—Cidre.
GAUX.—Epoux.
GAZOUILLER.—Parler.
GEORGET.—Gilet.
GERBER.—Condamner.
GERNAFLE.—Ferme.
GI.—Oui.
GILBOCQUE.—Billard.
GIROLE.—Soit.
GIRONDE.—Fille perdue, jolie, terme de mépris énergique.
GITRE.—J'ai.
GLACE.—Verre à boire. On dit aussi glaci.
GLACIÈRE-PENDUE.—Réverbère.
GLIER, BOULANGER ou GLINET.—Diable.
GLOCHETTE.—Poche.
GOBE-MOUCHE.—Espion.
GOBETTE (un).—Un verre de vin de prison.
GOBILLEUR.—Juge d'instruction.
GOGUENEAU.—Pot de nuit.
GOINFRE.—Chantre.
GONZE.—Homme.
GOSSELIN, INE.—Jeune garçon, jeune fille.
GOTEUR.—Paillard.
GOUALANTES.—Chansons.
GOUALER.—Chanter.
GOUALEUR.—Chanteur.
GOUALEUSE.—Chanteuse.
GOULU.—Puits.
GOUPINE.—Mise étrange.
GOUPLINE.—Une pinte.
GOUR PLEIN DE PIVOIS.—Un pot de vin.
GOURDEMENT.—Beaucoup.
GOURÉ, ÉE.—Trompé, trompée.
GOURER.—Tromper.
GOUREUR, EUSE.—Trompeur, trompeuse.
GOURPLINE.—Plainte.
GRAIN.—Ecu.
GRAISSER.—Gratter.
GRAND-BONNET.—Évêque.
GRAND-MECQUE.—Président.
GRANDE BOUTIQUE (la).—La préfecture.
GRATOU.—Rasoir.
GRATOUSE.—Dentelle.
GRATTE-COUENNE.—Perruquier.
GRATTER.—Raser.
GREFFER.—Manquer de nourriture.
GREFFIER.—Chat.
GREFFIR.—Dérober finement.
GRÊLE (de la).—Du tapage.
GRENASSE.—Grange.
GRENU.—Blé.
GRENUCHE.—Avoine.
GRENUE.—Farine.
GRESSIER.—Synonyme de greffier.
GRIFFLEUR.—Brigadier de prison.
GRIFFONNER.—Jurer.
GRIFFONNEUR.—Jureur.
GRIME.—Arrêté, ou qui a la figure noircie.
GRINCHE.—Voleur, escroc.
GRINCHER.—Voler.
GRIS (le).—Le vent, le froid.
GRISPIN.—Meunier.
GRIVE.—La garde, la guerre.
GRIVIER.—Soldat.
GUENAUD.—Sorcier.
GUENAUDE.—Sorcière.
GUEULARD, DE.—Bissac, poche.
GUIBONS DE SATOU.—Jambes de bois.
GUIBONS ou GUIBES.—Jambes.
GUINCHE.—Barrière.
GY, GIROLLE.—Oui.
HABIN ENGAMÉ.—Chien enragé.
HABIN ou HAPPIN.—Chien.
HABINE.—Chienne.
HABINÉ.—Mordu.
HABINER.—Mordre.
HALOT.—Soufflet.
HALOTER.—Souffler.
HALOTEUR.—Souffleur.
HALOTIER.—Souffleter.
HAPPER LE TAILLIS.—S'enfuir habilement.
HARICOT VERT.—Mauvais voleur.
HARPIONS (les).—Les mains.
HAUT-DE-TIRE.—Haut-de-chausse.
HAUT-TEMPS.—Grenier.
HAVRE ou GRAND-HAVRE.—Dieu.
HENNE ou BOUCHON.—Bourse.
HERPLIS.—Liard.
HOMICIDE.—Hiver.
HONNETE.—Printemps.
HUBINS.—Ceux qui se disent mordus de chiens enragés.
HUILE.—De l'argent.
HUITRES DE VARENNES.—Fèves.
HURE.—Riche.
HUS-MUST.—Grand-merci.
ICIGO.—Ici.
IL Y A DU PÉ.—Il a du danger.
IMPOT.—Automne.
IRE-TU PICTE CE LUISANT?—As-tu bu aujourd'hui?
ITRER.—Avoir
JAFFIER.—Jardin.
JAFFIN.—Jardinier.
JALO.—Chaudronnier.
JARDINER.—Se moquer, ricaner.
JARS.—Argot.
JASANTE.—Prière.
JASER.—Prier.
JASPIN.—Oui.
JASPINER.—Parler, raconter.
JAUNE.—Eté.
JAVARD.—Lin.
JERGOLE.—Normand.
JERGOLIER.—Normandie.
JÉSUS.—Grand jeune homme payé pour satisfaire aux passions d'un
vieillard.
JETTARD.—Cachot.
JIROBLE.—Joli ou jolie.
JONC.—Or.
JONCHÉ.—Doré.
JONCHÉE.—Dorée.
JONCHER.—Dorer.
JOUSTE ou JUXTE.—Près, contre, proche.
LA MINE.—Le Mans.
LA MORPHE.—Onguent.
LA POUSSE.—La gendarmerie.
LA ROUSSE EN PLANQUE.—La police vient.
LAFFE.—La vie.
LAGOUT.—Eau à boire.
LAMPION.—Sergent de Ville.
LANCEQUINER (il va).—Il va pleuvoir.
LANCER.—Pisser.
LANDIER.—Blanc.
L'ANGE ou LANCE.—L'eau.
LANGUINER.—Pleuvoir.
LANTERNE ou VANTERNE.—Fenêtre.
LARQUE ou LARGUE.—Catin.
L'ARTIF.—Ration de pain.
LARTON BRUTAL.—Pain bis.
LARTON SAVONNÉ.—Pain blanc.
L'ATTIFFE.—Linge blanc.
LAUMI.—Perdu.
LAUMIE.—Perdue.
LAUMIR.—Perdre.
LAVER.—Vendre.
LERMOND.—Etain.
LERMONÉ.—Etamé.
LERMONÉE.—Etamée.
LESCAILLER.—Pisser de l'eau.
L'ESTOME.—L'estomac.
LEURRÉ.—Trompé.
LIME ou LIMACE.—Chemise.
LINGRE.—Couteau.
LONGE ou LONGUE.—Année.
LOUCHE.—Cuiller.
LOUCHÉE.—Cuillerée.
LOUGÉ.—Agé.
LOURDE.—Porte.
LOURDEAU.—Portier.
LOUSTEAU.—Domicile, diable.
LUISANT.—Le jour.
LUISANTE.—La nuit, la fenêtre.
LUISARD, DE.—Le soleil, la lune.
LUQUES.—Faux certificats.
LUQUET.—Faux papiers, images.
LUSQUIN.—Charbon.
LUSQUINES.—Cendres.
LUSTRÉ, ÉE.—Jugé, jugée.
LUSTRE.—Juge.
LUSTRER.—Juger.
MACARONNER.—Agir en traître.
MALINGREUX.—Ceux qui ont de fausses plaies.
MALTAIRE.—Louis d'or.
MANDOLET.—Pistolet.
MANEZINGUE.—Marchand de vin. On dit aussi mastroquet.
MANGER SUR L'ORGUE.—Dénoncer ses pratiques ou complices.
MANILLE.—Anneau des forçats.
MANNEQUIN DU TRIMBALLEUR DES REFROIDIS.—Corbillard.
MANQUILLER.—Faire.
MAQUI (mettre du).—Se mettre du rouge.
MAQUILLER LES BRÊMES.—Tromper aux cartes.
MAQUILLER.—Chicaner, travailler, battre.
MARCANDIER.—Marchand.
MARLOUSIER.—Maq...., souteneur de fille de joie.
MARMITE DE CUIVRE.—Prostituée qui rapporte beaucoup.
MARMITE DE FER.—Prostituée qui rapporte peu.
MARMITE DE TERRE.—Prostituée qui ne gagne pas d'argent à son souteneur.
MARMOUSE.—Barbe.
MARMOUSET.—Pot ou marmite.
MARON.—Sel.
MARPAUT.—Maître, homme.
MARQUANT.—Homme, souteneur.
MARQUE.—Fille.
MARQUIN.—Couvre-chef.
MARQUISE.—Femme.
MARRON.—Surpris.
MARRON-MALE.—Le vol sur soi.
MATHURINS.—Dés à jouer.
MATIGNON.—Messager.
MATOUAS.—Matin.
MATURBES.—Dés à jouer.
MAUGRÉE.—Directeur de prison.
MEC ou MEG DES MEGS.—Dieu.
MÈCHE.—Moitié, demi-heure.
MÉDECINE (une).—Un conseil.
MELET.—Petit.
MELETTE.—Petite.
MENÉE D'AVERGOTS.—Douzaine d'œufs.
MENÉE DE RONDS.—Douzaine de sous.
MENÉE.—Douzaine.
MÉNESSE.—Maîtresse.
MENESTRE.—Soupe.
MENTEUSE.—Langue.
MERIFFLAUTÉ.—Chaudement vêtu.
MÉRUCHÉ.—Poêle.
MÉRUCHON.—Poêlon.
MÉSIÈRE.—Un provincial, une victime.
MICHON (du).—Du pain blanc.
MILLERIE.—Loterie.
MILLIARDS.—Ceux qui portent des bissacs sur le dos.
MINEUR.—Manseau.
MINOIS.—Nez.
MION DE BOULE.—Filou.
MION.—Garçon.
MIRETTE.—Œil.
MIRQUIN.—Bonnet.
MITRON.—Boulanger.
MOLANCHE.—Laine.
MOMAQUE.—Petit enfant. On dit aussi moutard.
MOME.—Enfant.
MON LINGE EST LAVÉ.—Je suis vaincu.
MONTANT.—Pantalon.
MONTANTE.—Culotte.
MORFE (la).—Le repas, la mangeaille.
MORFIANTE.—Assiette.
MORFIER, MORFIGNER.—Manger.
MORNANTE.—Bergerie.
MORNE.—Mouton, brebis.
MORNÉE.—Bouchée.
MORNIER.—Berger.
MORNOS.—La bouche.
MOUCHAILLER.—Regarder.
MOUCHE.—Vilain.
MOUFIER.—Baiser.
MOUILLANTE.—Morve.
MOULOIR.—Bouche.
MOUSCAILLER ou FILER DU PROYE.—Ch...
MOUSSARD.—Chataignier.
MOUSSE.—Excrément.
MOUSSELINE.—Pain blanc.
MOUSSER.—Satisfaire ses besoins.
MOUSSERIE.—Latrine.
MOUSSUE.—Chataigne.
MOUTON.—Mouchard.
MOUVANTE.—Bouillie.
MOUZU.—Téton ou mamelle.
MUETTE (La).—La conscience.
MUFFLE.—Imbécile.
MURON.—Sel.
MURONNER.—Saler.
MURONNIER.—Saunier.
MURONNIÈRE.—Salière.
NARQUOIS.—Soldat.
NAZONNAUT.—Nez.
NÉGRESSE.—Ballot recouvert de toile cirée.
NETTOYER.—Voler ou achever quelqu'un.
NIBERTE.—Non, terme négatif.
NISETTE.—Olive.
NIVET.—Chanvre.
NIVETTE.—Chanvrière, filasse.
NOMBRIL.—Midi.
NOUJON.—Poisson.
NOURRIR LE POUPART.—Préparer le vol.
NOUZAILLES, NOUZIGAN, NOUZIÈRE.—Nous.
OCCASE.—Occasion, rencontre heureuse.
OCCASION.—Chandelier.
ŒIL (avoir l').—Sans payer.
OGRESSE.—Tavernière de tapis-franc ou maison galante.
OLIVET.—Oignon.
ORNICHON.—Poulet.
ORNIE DE BALLE.—Poule d'Inde.
ORNIE.—Poule.
ORNION.—Chapon.
ORPHELINS.—Gens sans aveu, ceux qui vont de compagnie.
ORPHIE.—Oiseau.
ORVAL.—Porée.
OUTIL DE BESOIN.—La prostituée nomme ainsi un mauvais souteneur.
OVALE.—Huile.
PACAUT ou PALOT.—Homme de campagne.
PACLIN ou PATELIN.—Pays. On dit aussi pasquelin.
PACMON.—Paquet ou ballot.
PAFFE.—Soulier.
PAGNE (le).—Provision que le prisonnier reçoit du dehors.
PAIN ROUGE (manger du).—Vivre d'assassinats.
PALADIER.—Un pré.
PALLOT.—Paysan.
PALPITANT.—Cœur.
PANIER A SALADE.—Voiture des prisons.
PANTIN ou PANTRUCHE.—Paris.
PANTINOIS.—Parisiens.
PANTRE ARGOTÉ.—Type de la stupidité.
PANTRE ARNAU.—Qui s'aperçoit qu'il est volé.
PANTRE DÉSARGOTÉ.—Homme malin.
PANTRE.—Bête, simple.
PANTUME.—Catin.
PAPELARD.—Papier.
PAQUELIN.—Flatteur ou l'enfer.
PARENT.—Paroissien.
PARFOND.—Pâté.
PARFONDE.—Cave.
PAROUFLE.—Paroisse.
PARRAIN.—Juge assistant le président.
PASQUINER LA MALTOUSE.—Faire la contrebande.
PASSELANCE.—Bateau.
PASSIER.—Soulier.
PASSIFFE.—Chaussure.
PATURON DE CORNAUT.—Pied de bœuf.
PATURON DE MORNE.—Pied de mouton.
PATURON.—Pied.
PAVOI.—Insensé.
PECCAVI.—Péché.
PÉCUME.—Argent.
PÉDÉ.—Sodomiste.
PÉGOCES.—Pous.
PÉGRIOT.—Petit voleur.
PELLARD.—Du foin.
PELOUET.—Loup.
PELOUETTE.—Louve.
PENDU GLACÉ.—Réverbère.
PENTE.—Poire.
PERSIL (aller au).—Accoster le passant.
PERSIL EN FLEUR.—Commerce florissant d'une fille.
PESSILLER.—Prendre.
PÉTOUZE.—Pistole.
PHAROS.—Gouverneur d'une ville.
PHILOSOPHES.—Souliers.
PIAULE.—Chambre, taverne.
PIAUSSER ou PIONCER.—Se coucher, dormir.
PICOURE.—Haie ou épine.
PICTER.—Boire.
PIED DE BICHE.—Outil de voleur casseur de portes.
PIED.—Sol.
PIEU.—Lit.
PIFFE.—Nez.
PIGNARD ou PROIE.—Cul, derrière.
PILER ou POLIR LE BITUME.—Se promener pour chercher pratique.
PILIER.—Maître de maison de femme.
PINÇANT.—Ciseaux.
PINCE-LOQUE.—Aiguille.
PINCER.—Prendre.
PINET.—Denier.
PINGRE.—Pauvre, avare. On dit aussi Arca.
PINOS.—Des deniers.
PIOLER.—Tavernier.
PIOLET.—Gobelet.
PION.—Ivre.
PIPET.—Château.
PIQUANTINE.—Puce.
PITANCE.—Nourriture.
PITANCHER.—Manger, boire.
PIVASTE.—Enfant.
PIVOI CITRON.—Vinaigre.
PIVOI SAVONNÉ.—Vin blanc.
PIVOI VERMOISÉ.—Vin rouge.
PIVRE, PIVOI.—Vin.
PLAN DE COUYÉ.—Subir une peine pour un autre.
PLAN.—Prison, cachot.
PLANCHE AU PAIN.—Banc des accusés, tribunal.
PLANQUÉ (être).—Faire le guet.
PLANQUE.—Cachette.
PLANQUER.—Cacher.
PLANTER.—Laisser.
PLAQUER.—Venir, cacher.
PLATRE.—Argent. On dit aussi du pognon.
PLATUE.—Galette.
PLETTE.—Peau.
PLOMBE (une) QUI NOCHE.—Une heure qui sonne.
PLOMBE (une).—Une heure.
PLOMBER.—Puer.
PLOTTE.—Bourse.
PLOUSE.—Paille.
PLUMAGE.—Paillasse.
PLUME DE BEAUCE.—Paille.
PLURE.—Redingote, manteau.
POISSE.—Fripon.
POISSON.—Souteneur, Amant d'une fille publique.
POLISSONS.—Ceux qui vont presque nus pour spéculer sur la bienfaisance.
POLOCHON.—Traversin.
POMER MARRON.—Prendre sur le fait.
POMMARD.—Bierre.
POMPE ASPIRANTE.—Botte percée.
PONGNE.—Main.
PONIFLE ou MAGNUCE.—Tribade.
POSER ET MARCHER DEDANS.—S'embrouiller, se vendre.
POUCHON.—Bourse.
POUIFFE.—Argent.
POUISSE-MAGNÉE.—Femme sans mœurs, tribade.
POULE-D'EAU.—Blanchisseuse.
POUSSE (la).—La gendarmerie.
POUSSIER.—Poudre ou lit.
PRÉVOT. Domestique de prison ou plus ancien du chambrée.
PRIANT.—Chapelet.
PRIANTE.—Messe.
PRIE-DIEU.—Cadre.
PROFONDE.—Cave ou poche.
PRONIER ou PATRON.—Père.
PRONIÈRE.—Mère.
PROYE LE C.—Synonyme de merdeux.
QUAMPER.—Abandonner.
QUART-D'ŒIL.—Commissaire de police.
QUENIENTE.—Pas ou point.
QUIMPÉ.—Tombé.
QUIMPER.—Tomber.
QUINZE BROQUILLES.—Un quart d'heure.
QUOQUANTE.—Armoire.
QUOQUARD.—Arbre.
QUOQUE.—Aussi, même.
QUOQUÉ.—Pris.
QUOQUÉE.—Prise.
QUOQUER.—Trahir.
QUOQUERET.—Rideau.
QUOQUILLE.—Bête.
RABIAGE.—Rente.
RABOTEUX ou DOUBLEUX DE SORGUE.—Voleur de nuit.
RADICON ou RASÉ.—Prêtre.
RADICRER.—Remoudre.
RADICREUR.—Rémouleur.
RADIN (faire un).—Voler un comptoir.
RAGOT.—Quart d'écu.
RAILLE.—Mouchard.
RAISINÉ (du).—Du sang.
RAME.—Plume.
RANGRAISSER, RENGRACIER.—Se taire, renoncer.
RAPATU.—Morpion.
RAT DE PRISON.—Avocat.
RATICHON.—Peigne.
RATICHONNÉ.—Peigné.
RATION DE LA RAMÉE.—Nourriture de la prison.
RAZI.—Curé.
REBATIR.—Tuer.
RECOQUER.—Rendre.
RECORDÉ.—Tué.
RECORDER.—Tuer.
REFAIRE DE SORGUE (se).—Souper.
REFFOLER.—Voler par surprise.
REFILER.—Donner le vol à un compère ou suivre quelqu'un.
REFROIDI.—Mort.
REGON.—Dette.
REGONSER.—Devoir.
REJAQUER.—Crier.
REMOUQUER.—Monter, regarder.
RENACHER.—Fromage.
RENACLER.—Crier après quelqu'un.
RENDEZ-MOI.—Rendre sur une pièce de monnaie.
RENG.—Cent.
REPOUSSANT.—Fusil.
RIAULLE.—Bonne chère.
RIFAUDER.—Chauffer.
RIFFAUDE TON GAYE.—Chauffe ton cheval.
RIFFLER.—Sévère.
RIFLE.—Feu.
RINCER.—Voler.
ROMBOINÉ.—Sou marqué.
ROME.—Choux.
ROND.—Un sou.
RONDACHE.—Alliance.
RONDELETS.—Mamelles.
RONDINE.—Boule, canne.
RONDINET.—Bague.
RONFLER A CRI.—Feindre de dormir.
ROSSIGNANTE.—Flûte.
ROSSIGNOL.—Haut-bois. On appelle ainsi un outil d'un casseur de porte.
ROUATRE.—Lard.
ROUATRÉ.—Lardé.
ROUEN.—Officier de gendarmerie.
ROUILLARDE.—Bouteille.
ROULANT.—Pois.
ROULANTE.—Charrette.
ROULOTTE.—Voiture.
ROUPILLER.—Dormir.
ROUPILLEUR.—Dormeur.
ROUPILLEUSE.—Dormeuse.
ROUSCAILLANTE.—La langue.
ROUSCAILLER BIGORNE.—Parler argot.
ROUSSE A LA RENACHE.—Police secrète non commissionnée.
ROUSSE.—Police.
ROUSTURE.—Homme en surveillance.
ROVEAUX.—Gendarmes.
RUPIN.—Fameux, beau.
RUPINE.—Dame bien mise.
RUSQUIN.—Écu.
RUSTIQUE.—Greffier.
RUSTU.—Greffe.
SABLE.—Estomac.
SABOCHE (la).—Homme qui déplaît: terme de mépris employé
particulièrement en prison.
SABOULER.—Incommoder ou crier.
SABOULEUX.—Ceux qui tombent du mal caduc.
SABRE.—Un bâton.
SABRENOT.—Cordonnier, savetier.
SABRER.—Auner.
SABREUR.—Auneur.
SABRIEUX.—Voleur de bois.
SACRE.—Argent.
SACRE.—Sergent.
SAIGNER DU NEZ.—Abandonner.
SALBIN.—Serment.
SALBINER.—Prêter serment.
SALE.—Gris.
SALIN.—Jaune.
SALIVERGNE.—Écuelle ou salade.
S'AMADOUER.—Se marier.
SANDALES.—Souliers.
SANGLIER (le).—Le prêtre.
SAOULLE (la).—Homme qui déplaît: terme de mépris employé
particulièrement en prison.
SAPINS DU MURON.—Grenier à sel.
SAPINS.—Planches.
SARREAU.—Chemise de prison.
SATOU.—Bois, forêt, bâton.
SAUTER, act.—Voler.
SAUTER, neut.—Puer.
SAUTE-RONDOLLES.—Agent de change, banquier.
SAUTEUSE.—Puce.
SAUTU.—Santé.
SAVONNÉ.—Blanc.
SEIGNEUR A MUSIQUE.—Assassin nocturne.
SER (faire le).—Faire le guet.
SERPILLIÈRE A RATICHON.—Robe de prêtre.
SERPILLIÈRE.—Robe.
SERRER.—Emprisonner.
SERVIETTE.—Portefeuille.
SERVIR.—Arrêter.
SEZIÈRE, SEZINGAUD.—Lui.
SIANTE.—Chaise.
SIGUE (double).—40 francs.
SIGUE.—20 francs.
SINGE.—Chef d'atelier, le patron.
SINQUI.—Cela.
SINVES (des).—Des simples.
SITRIN.—Noir.
SITRON.—Aigre.
SOLEIL.—Exposition au carcan.
SOLIR.—Vendre.
SOLISSANT.—Vendant.
SORBONNE.—Tête.
SORBONNER.—Penser.
SORGE.—La nuit.
SORGUE.—La rue.
SORNE.—Noir.
SOUDEURS.—Commis de l'octroi aux barrières.
SOUPLE.—Bleu.
SOURICIÈRE.—Dépôt des prévenus.
STAFER.—Dire.
STRON.—Sentier.
STUQ.—Part du larcin.
STUQUER.—Partager.
SUBTIL.—Dur.
SUBTILE.—Dure.
SUER (faire).—Se faire donner part d'un vol.
SUER UN CHÊNE.—Assassiner quelqu'un.
SURIN.—Couteau.
SURINEUR.—Donneur de coups de couteau.
TABAR.—Manteau.
TALBIN.—Huissier.
TALBINE.—Halle.
TALBINER.—Assigner.
TALBINIER.—Hallier.
TANTE (ma).—Mont-de-piété.
TANTE (une).—Homme à vile passion.
TAPIS.—Café.
TAPIS-FRANC.—Cabaret du plus bas étage.
TAPIS-VERT.—Café où se réunissent les voleurs.
TAPPE (la).—La marque.
TAQ.—Haut.
TAQUE.—Haute.
TAQUER.—Hausser.
TAQUINE.—Hauteur.
TARTINES.—Souliers.
TATE-MINETTE.—Sage-femme.
TENANTE, TEZIÈRE, TEZIGNARD.—Toi.
TÊTARD.—Homme de tête.
TÊTUE.—Épingle.
THUNE.—Pièce de cinq francs.
TINETTES.—Bottes.
TIRANS.—Bas.
TIRANT.—Lacet.
TIRANTE.—Jarretière.
TIRE.—Voler.
TIRER DES LONGES.—Faire plusieurs années de prison.
TIROU.—Route pavée.
TOCCANGE.—Coquilles de noix.
TOCCANTE.—Montre.
TOLE.—Derrière, logement.
TOLLARD, TOLLE.—Le bourreau (vieux mot).
TOQUE.—Mauvais.
TORNIQUET.—Moulin.
TORTILLARD.—Fil de fer ou de laiton.
TORTILLER.—Boiter.
TORTOUSE.—Corde.
TORTU (du).—Du vin.
TOUCHE.—Tournure d'individu.
TOUPIE.—Femme sans mœurs.
TOUPIN.—Boisseau.
TOUPINER.—Mesurer au boisseau.
TOURNANTE.—Une clef.
TOURNER (faire).—Attraper.
TOURTOUSINE.—Ficelle.
TOUTIME.—Tout.
TRAC (avoir le).—Avoir peur.
TRAVIOLE.—Traverse.
TREFFLIÈRE, TRIFFOISSIÈRE ou TRÉFOUINE.—Tabatière.
TRIFFOIS ou TUFFRE.—Tabac.
TRIMANCHER.—Cheminer, marcher.
TRIMARD.—Chemin.
TRIMBALLER.—Conduire.
TRIMER.—Marcher.
TRIMOIRE.—Jambe.
TRIPOT.—Garde de police.
TRIQUE.—Cabriolet.
TRIQUE.—Dents.
TROGNE.—Figure.
TROLLER.—Porter.
TROLLEUR.—Commissionnaire.
TRONQUE ou TRONCHE.—Tête.
TROTTINETS.—Souliers.
TRUC.—Industrie quelconque.
TRUNE.—Aumône.
TRUQUER.—Commercer.
TUBE.—Fusil.
TURBINEUR.—Travailleur.
TURBINEUSE.—Travailleuse.
TURC.—Tourangeau.
TURCAN.—Tours.
TURIN.—Pot de terre.
TURQUIE.—Touraine.
UN DOUBLIN.—Dix centimes.
UN MAYER, UN DON CARLOS.—Homme qui paie les filles.
UN NÉGOCIANT.—Un entreteneur.
UN ROND.—Un sou.
UNE LARQUE.—Prostituée âgée.
UNE MENESSE.—Prostituée jeune.
URLE.—Parloir de prison.
VAIN.—Mauvais.
VAINE.—Mauvaise.
VALADE.—Poche.
VEAU MORNÉ.—Femme ivre.
VÉCULE.—Voiture.
VÉHICULE.—Voiture de remise.
VELOURS.—Cuir.
VENETTE.—Peur.
VENNE.—Honte.
VENTERNE (vol à la).—Vol par la fenêtre.
VENTERNIENS.—Voleurs qui escaladent les fenêtres.
VERDOUSE.—Pomme, prairie.
VERDOUSIER.—Pommier, jardin.
VERGNE.—Ville.
VERGOGNE.—Colère.
VERMOIS.—Sang.
VERMOISÉ.—Rouge.
VESTIGES (les).—Les légumes.
VICE-RACE.—Vicaire.
VILON.—Poète de prison.
VINGT-DEUX.—Un couteau.
VOITE (une) ou ROULANTE.—Une voiture.
VOUZAILLE.—Vous.
ZERVER.—Crier ou pleurer.
ZIGUE.—Un ami.
HALBERT (d'Angers).
LES PÈGRES ET LEURS NOUVEAUX TRUCS.
(LES VOLEURS ET LES NOUVEAUX VOLS.)
Les feuilles judiciaires ont de tout temps dénoncé les nouvelles
roueries des chevaliers d'industrie, en les classant sous diverses
dénominations; nous ne pouvions mieux clore notre travail, qu'en
ajoutant ici plusieurs nouveautés criminelles dans l'intérêt seul de
nos lecteurs.
Nous avions déjà une assez belle classification de vols: le vol au pot,
le vol au bonjour, le vol au rendez-moi, le vol à l'américaine et une
foule d'autres dont la nomenclature est chaque jour exploitée par une
foule d'industriels à la suite. En voici venir un nouveau que nous
appelons le vol à l'équilibre, et dont la première représentation a eu
lieu un de ces soirs sur le boulevart Mont-Parnasse. Un homme, autour
duquel plusieurs personnes étaient rassemblées, tenait entre ses doigts
un plateau de cuivre d'environ quatre pouces de diamètre, et qui, des
bords au milieu, allait en s'arrondissant à une hauteur de trois ou
quatre lignes. Cet homme pariait qu'il jetterait en l'air une grosse
bille et qu'il la recevrait sur son plateau bombé, où elle se fixerait
comme si elle tombait dans un creux. Quelques compères, mêlés à la
foule, acceptaient le pari et gagnaient à chaque coup.
Alléché par la rapidité avec laquelle les écus de cet homme passaient
dans les mains des parieurs, un paysan se risque à allonger une pièce
de 5 francs. La bille est lancée dans l'espace, retombe sur le globe et
s'y arrête après avoir éprouvé une légère oscillation. Le paysan
demande sa revanche et perd encore; une troisième pièce de 5 francs,
une quatrième, ainsi de suite jusqu'à dix, passent dans la poche du
prestidigitateur, qui n'a pas perdu une seule fois. Le pauvre paysan
allait continuer et perdre infailliblement tout le contenu de son sac,
quand un des spectateurs qui, lorsque le paysan s'était engagé dans la
partie, avait remarqué que l'équilibriste avait changé la bille dont il
s'était servi jusqu'alors, s'avisa de dire tout haut: «Parbleu! je
gagerais que la bille est aimantée!» A cette brusque réflexion, le
banquiste s'empressa de plier boutique et se sauva, suivi de ses
compères. Le succès qu'il a obtenu l'engagera sans doute à recommencer,
et la police de sûreté en fera son affaire.
LE VOL A LA TANTE.
Une nouvelle espèce de vol, qui peut s'appeler le vol à la tante,
vient d'être malheureusement trop bien exploitée.
Un individu, mis avec beaucoup de recherche, se présente chez une dame
âgée, demeurant seule avec sa bonne. Il demande à celle-ci à entretenir
sa maîtresse en particulier, pour une affaire importante. Introduit, il
raconte avec une grande agitation et beaucoup de mystère que le neveu
de cette dame, lequel habite une commune peu éloignée dans la banlieue,
vient d'avoir une querelle violente dans un café; une rixe s'en est
suivie, et le jeune homme a frappé son adversaire de telle sorte qu'il
est tombé mort. Comme le meurtrier est son ami intime, il a profité du
désordre causé par cet événement, l'a entraîné et caché chez lui pour
le soustraire aux recherches de la justice.
Il vient de trouver les moyens de le faire évader: un bâtiment est sur
le point de partir, il a vu le capitaine, s'est entendu; mais il exige
pour le voyage une somme de 800 fr., et comme il n'a à lui que 250 fr.
de disponibles, il est, dit-il, fort embarrassé pour satisfaire aux
exigences du capitaine. Cependant il se garde bien de demander
directement à la tante de compléter la somme. Il lui exprime les
regrets de son neveu, qui est dans l'impossibilité de sortir, crainte
d'être reconnu, mais qui n'a pas voulu partir sans l'instruire de son
sort.
La bonne dame, saisie de cette nouvelle et ne pouvant pas, à 85 ans et
souffrante en ce moment, se transporter au domicile de l'officieux ami
de son neveu, le prie de revenir bientôt lui apprendre où en sont les
choses.
Environ une heure après, notre homme revient et précise si bien les
choses, que la tante, dont il a éloigné toute défiance, pense qu'elle
peut bien confier quelque argent à un homme qui a donné si
généreusement 250 fr. à son neveu; elle lui remet donc une somme de 300
fr., tout ce qu'elle a en ce moment. L'autre fait observer que quelques
effets, du linge, seraient nécessaires au fugitif; on lui en remet
encore, et il s'éloigne.
La nuit se passe, la journée de mercredi, la tante n'entend plus parler
de rien; mais elle a été tellement émue, que son indisposition s'est
aggravée; sa bonne, inquiète, envoie chercher le médecin. Le docteur, à
force d'instances, obtint l'aveu des inquiétudes de sa malade. La bonne
se met aussitôt en route et revient quelques heures après, accompagnée
du neveu, qu'elle avait trouvé fort tranquille chez lui, et dont le
premier soin, en apprenant de quelle escroquerie il avait été le
prétexte, a été de mettre la police à la recherche de son trop
obligeant ami.
LE MAQUILLEUR DE BRÊMES1.
CONSEIL AUX GENS CRÉDULES.
Un de ces batteurs de pavés dont Paris fourmille, et qui ne sachant
jamais en se levant aux dépens de qui ils passeront la journée,
finissent toujours par la passer, et la passer douce. Léon Moland
flânait le long des quais, aux environs des nouvelles constructions de
l'Hôtel-Dieu, lorsqu'il avisa un jeune campagnard qui, la bouche béante
et les yeux ouverts en porte cochère, regardait, en paraissant
s'extasier, les maisons nouvelles, les ponts suspendus et le panache
enfumé des paquebots de Melun et de Corbeil.
S'approchant aussitôt du brave gars, et le regardant d'un air de
stupéfaction, il l'aborda à la manière des anciens racoleurs. «Corbleu
le bel homme! quelle tête! quel développement frontal! Excusez-moi,
monsieur, je m'occupe spécialement de phrénologie, et quand je vois un
facies comme le vôtre, je ne puis contenir mon admiration.—Vous êtes
bien honnête, répondit en se découvrant le paysan, d'autant plus ravi
qu'il ne comprenait rien à tous ces grands mots.—Permettez-moi,
monsieur, reprit Léon Moland, de vous offrir un verre de vin dans le
seul intérêt de la science.» Et avant que l'autre eût seulement eu le
temps de répondre, il le conduisait dans un cabaret de la place Maubert,
et, après avoir rempli leurs deux verres, s'asseyait en face de lui.
«Mon jeune ami, reprit-il alors, il ne faut pas que mes manières vous
étonnent; la science et l'humanité, voilà ma morale. Je vous ai vu et
j'ai dit: Voilà un jeune homme qui sera un jour ministre des finances,
tambour-major ou maire de sa commune. Tel que vous me voyez, j'ai fait
une douzaine de fois le tour du monde, et j'arrive de Constantinople,
où j'allais pour sauver la vie et la couronne du grand turc.
Malheureusement, il était mort à mon arrivée.—Ah! diable! interrompit
le paysan ébahi; mais je ne vois pas...—Nous y arrivons, au contraire,
poursuivit Moland. Un jour, dans les pyramides d'Egypte, diverses
sorcières de l'endroit m'ont révélé le secret de l'avenir, et, à l'aide
tant de la phrénologie que de ce jeu mystérieux (ici il tira de sa
poche un jeu de cartes dites tarots), je vois clair comme eau de
roche quelle sera la destinée entière d'un individu.
«Quand je vous ai aperçu, jeune homme, je n'ai pu résister au désir de
connaître votre planète. Allons, voulez-vous lire votre avenir?—De
grand cœur, voyons vite ce qui m'arrivera.» Ici le cartomancien étala
son jeu sur la table; puis, d'une voix criarde: «Oh! l'heureux destin!
s'écria-t-il, vous vivrez cent ans, et vous serez comblé de tous les
biens de la terre! Votre père a servi?—Oui, sous l'autre, répondit le
paysan.—Votre père, dans les campagnes d'Allemagne, a conquis le cœur
d'une princesse; je ne vous en dirai pas plus. Il l'a oubliée, lui,
mais elle, elle s'est souvenue du vainqueur français. Depuis qu'il est
rentré au pays, elle n'a cessé de le faire surveiller, et, à votre
naissance, elle a fait un testament qui vous institue légataire
universel de tous ses biens. Or, jeune homme, je vois dans la carte de
Saturne... Avez-vous là cinq francs? j'en ai besoin pour l'opération.»
Le paysan se hâta de donner la pièce que le cartomancien mit dans sa
poche. «Je vois dans la carte de Saturne, continua-t-il, que le 21 du
mois de décembre la princesse mourra. Vous hériterez immédiatement, et
vous toucherez la succession pour vos étrennes.—Fameux! et tout cela
est dans les cartes? Je n'en reviens pas! disait le jeune campagnard
émerveillé. Et vous croyez que je pourrai être maire?—Vous serez
préfet si vous voulez. On vous apportera la succession tout en or; il y
en aura plein trois charettes.—C'est fameux! répétait le paysan.
Garçon! encore un verre. Oh! que je suis content de vous avoir
rencontré! Je vais faire écrire cela au pays.—Ecrivez, faites écrire,
moi je vous quitte, il faut que j'aille à l'Observatoire.»
Le paysan paya au comptoir, et tous deux se séparaient bons amis,
lorsque Léon Moland ne put retenir un éclat de rire en disant, après
lui avoir serré la main: «Ah! ça, vous n'oublierez pas de mettre ici un
mot, pour que je sache votre adresse, quand vous aurez reçu la
succession de la princesse allemande.» A l'éclat de rire de Moland, le
marchand de vins et deux ou trois buveurs qui se trouvaient dans la
salle avaient répondu par un rire bruyant et faisant chorus. Le paysan,
alors seulement, s'avisa qu'il avait bien pu être pris pour dupe. Il se
mit à courir après le cartomancien, et réclama de lui ses cinq francs.
Des agents placés en surveillance place Maubert eurent en même temps
vent de l'aventure, et arrêtèrent Léon Moland, que nos lecteurs
retrouveront incessamment sur les bancs correctionnels, face à face
avec son honnête dupe, qui lui-même a raconté ces incroyables
circonstances.
Le vol au tableau est une variété du vol à l'américaine. Ce genre
d'opération est exploité depuis quelque temps à Paris par un individu
fort connu, qui y trouve de nombreux bénéfices, et qui l'exerce de
telle façon, que la justice n'a pu encore l'atteindre.
Cet individu, né dans le midi, est encore jeune; il a une assez belle
figure, une tournure distinguée et une toilette confortable. Il s'est
fait l'habitué de quelques cafés, où il pérore avec cette assurance
tranchante qui impose presque toujours aux masses, et où il dépense
sans compter; poli, généreux, il a l'art de se faire bien venir de tout
le monde, et de provoquer la confiance en donnant la sienne. Aussi,
l'on ne tarde pas à savoir qu'il n'a pas de fortune, mais que, par la
connaissance parfaite qu'il a des tableaux, il gagne beaucoup d'argent
qu'il dépense gaîment, sûr d'en gagner toujours autant. C'est un état
fort commode et qu'il exerce en se promenant. Les brocanteurs possèdent
presque tous des tableaux dont ils ignorent la valeur; il les achète,
les fait restaurer, et les revend dix, vingt et trente fois ce qu'ils
ont coûté.
Il se trouve toujours, dans le nombre des auditeurs du méridional,
quelques personnes qui s'exclament avec ravissement sur un état si
lucratif. Notre homme s'attache de préférence à ceux-là; il les
proclame amateurs de tableaux, et les invite à tour de rôle à venir
voir sa superbe galerie.
Lorsqu'après un déjeuner offert chez lui, il a fait admirer les croûtes
qui garnissent ses murailles, et que, sur sa parole, on regarde comme
des chefs-d'œuvre, il sort avec son invité. Tout à coup il pousse une
exclamation: «Oh! s'écrie-t-il, quel bonheur! un Rubens! voilà six mois
que j'en cherche un.» Et, entraînant son nouvel ami sur ses pas, il
s'approche d'un brocanteur à l'étalage duquel append le chef-d'œuvre,
et demande d'un ton dédaigneux:
—Combien cette croûte?
—Monsieur, répond le marchand, si vous appelez cela une croûte, vous
n'en donnerez jamais le prix que j'en veux.
—Enfin voyons, croûte ou tableau, combien?
—Dix huit cents francs.
Il pousse alors le coude de son compagnon, et le regarde avec le
sourire de la satisfaction. Puis, s'adressant au marchand:
—Je vous en donne 1,500 francs.
—Vous ne l'aurez pas à moins de 1,800.
—En voulez-vous 1,600?
—Non, monsieur.
—Alors, rien de fait.
Et il s'en va. A peine il a fait quelques pas, qu'il dit à sa dupe:
«Cela vaut au moins 10,000 francs; il ne faut pas laisser échapper une
si belle occasion. Quel dommage que je me suis dégarni d'argent
avant-hier. Si vous voulez avancer les 1,800 francs, vous garderez le
tableau; avant un mois je suis sûr de le vendre dix mille francs, et
nous partagerons.» La pauvre dupe se laisse tenter, et le tableau est
porté chez elle. Pas n'est besoin de dire que le brocanteur est de
complicité avec le connaisseur qui lui a quelques jours auparavant
apporté le tableau, et qu'il en reçoit de la main à la main, l'argent
qu'il vient d'empocher.
Plusieurs personnes ont déjà été dupes de ce moyen, et il est bon que
la publicité, en éveillant l'attention sur son auteur, arrête la
dangereuse extension qu'il donne chaque jour à son indigne commerce.
Nous avons cru devoir clore ce petit livre par quelques chansons faites
par les détenus à diverses époques dans les prisons de Paris. Nos
lecteurs apprécieront. Une seule, sous le titre du Guet des Veilleurs,
n'appartient pas à cette catégorie, elle est d'un jeune poète de nos
amis, qui, empruntant à M. Victor Hugo quelques renseignements dans sa
Notre-Dame de Paris (chapitre Besos para golpes) fait ressortir dans
ces couplets tous les ordres de l'ancienne truanderie ou royaume
d'argot.
VIEILLE CHANSON EN ARGOT.
PROPRE A DANSER EN ROND.
Sur l'air: Donne vos, donne vos, etc.
Entervez, marques et mions1, J'aime la croûte de parfond2, J'aime l'artie, j'aime la crie3, J'aime la croûte de parfond.
Au matin, quand nous nous levons, J'aime la croûte de parfond, Dans les entonnes trimardons4. J'aime.
Ou aux creux de ces ratichons5, J'aime la croûte de parfond; Nos luques6 nous leur présentons. J'aime.
Puis dans les boules et frémions7, J'aime la croûte de parfond, Cassons des hanes si nous pouvons8. J'aime.
Puis quand nous avons force michons9, J'aime la croûte de parfond, Dans les pioles10 les dépensons. J'aime.
Aussi le soir quand arrivons, J'aime la croûte de parfond, Dans le castu où nous piaussons11. J'aime.
Les barbaudiers sont Francillons12, J'aime la croûte de parfond, Font riffauder nos ornichons13. J'aime.
Avec nos marques et mions14, J'aime la croûte de parfond; Tous ensemble les morfions15, J'aime.
Copiée sur les murs d'un cabanon de la prison de la Roquette. Comme
elle a, elle aussi, sa morale, et qu'elle est écrite dans le style des
voleurs, nous la reproduisons comme une pièce assez curieuse, et nous
nous gardons bien d'en changer le sens et l'orthographe.
Air connu.
Un soir que j'étais dans la débine, Un coup de vaque il nous fallut donné: Pour travailler, je mis au plan ma rondine, Et mes outeils, nous fûmes les déplanquer. (Bis.) Mais en passant le portier vous excrache; J'étais fargué, mais l'habit cachait tout; Le jardinant, je frisais ma moustache. Un peu de toupè, et je passe partout. (Bis.)
En deux temps, j'remouque et j'débride; Tout deux, en braves, nous barbottions, Chez un banquet, la caisse n'est jamais vide; D'or et de billet, nous trouvons un million. (Bis.) J'me suis lancé tout à coup dans l'grand monde, Dans l'espoire de me paré de tout. J'ai courtisé femmes brunes et blondes. Quand on est riche on peut passé par tout. (Bis.)
J'ai vaicut dans l'indépendance; J'ai par courut les bals et les salons. Dans les palais où règne l'opulence, L'on mi rendi les honeurs d'un baron.
J'avais valais et caléche à ma suite. Mes bons amis, puisqu'il faut vous dire tout, Même à la cour j'ai rendu ma visite. Quand on est riche, on peut passé par tout.
[1]Poète filou, qui est maintenant au bagne pour 20 ans.
Il nous a paru curieux, ainsi que nous le disons plus haut, de donner à
la suite de ces ignobles productions, deux chansons faites dans les
prisons de Paris et appartenant à des écrivains distingués, qui ont eu
le malheur d'être longtemps privés de leur liberté pour avoir trop osé
croire à celle de la presse.
LE GUET DES VEILLEURS,
OU
LES TRUANDS EN 1480.
Imité du chapitre de Notre-Dame-de-Paris (Besos para golpes),
Par Victor Hugo.
Nota. Tous les noms bizarres inclus dans les vers marqués d'un
astérisque étaient les différents grades de la Truanderie; voir dans le
Dictionnaire pour l'étymologie des mots en argot.
Air de Tempête, de Loïsa Pujet.
D'Orsiny débride sa taverne, Rappliquez, ribauds, truands, goualeurs(*); Le soudart qui r'mouche à la poterne Pourrait allumer les chourineurs(*). Au loin le couvre-feu sonne, Narquois, renquillons sans bruit; Icigo, l'on piqu'te et chansonne, Et l'on peut y sorguer la nuit.
REFRAIN.
Saisissons, mes frères, Nos bouteilles et nos verres; C'est la fête des fous; Doublons nos glouglous.
(Bis.)
Saisissons, mes frères, Nos bouteilles et nos verres; Truands et chourineurs, Narguons, gais trouvères, Au cliquetis des verres, Le guet des veilleurs.
Gais goss'lins de la cour des miracles, Que Pantin bagoule Bohémiens Ci-go l'on maquille des oracles, Pour les béotismes parisiens; Nous rions de la sanglade Pigeant les bons archers du roi, La nuit nous faisons bambochade, Le jour le truc a son emploi. Saisissons, etc.
Balafos et tambourins d'Égypte1 Détonnez vos rigolos accords; L'ogive ni l'orgueilleuse crypte De ces lieux ne forment les accords, Buvons, fêtons, hubins et piètres(*) Notre frangine Esméralda, Demain nous verrons des fenêtres Tomber la buona-mancia2. Saisissons, etc.
De Frolo j'ai pigé l'escarcelle, Ce chanoine qui fait le rupin, Remouquez, du flan! comme elle est belle, Avec ça l'on singe le malin. Versez, de par tous les diables Capons, éclopés, sans taudis(*), Soyons injusticiables Pour quelques livres parisis. Saisissons, etc.
Coquillards et courtauds de boutanche(*), Rifodés, Marcaudiers et cagoux(*), Le grand-Coesre, a dit: Trève à la manche(*), Sabouleux, calots et francs-mitoux(*), Nommons pape de la fête Quasimodo le sonneur; De fleurs couronnons sa tête Noël au peuple malingreur. Saisissons, etc.
Chanson faite à Sainte-Pélagie dans la chambre de Béranger.
Air du forçat libéré, de Gabriel Véry.
De mon cachot, où me plonge la haine, Mon Dieu, vers toi j'élève mes accents; Quoique captif, en contemplant ma chaîne, Ma faible voix t'offre un timide encens. Puisque le temps, dans sa marche tardive, Semble se plaire à prolonger mes jours, Sans mendier ni pardon ni secours, Ah! qu'à toi seul aille ma voix plaintive!
Que la céleste et pure vérité Répande à tous la force et la clarté.
(Bis.)
Tout s'embellit des dons brillants de Flore, Le doux printemps ramène les zéphirs; De leurs baisers la rose se colore, Et leur retour est celui des plaisirs. La tyrannie, armant ses mains perfides, Mit sur mon nom son terrible cachet; Trop tôt ravi du fraternel banquet, Mon front courba sous leurs coups homicides. Que la céleste, etc.
Parfois je rêve une amante fidèle; L'illusion, image du bonheur, En m'éveillant, me transporte près d'elle; Mais un soupir vient dissiper l'erreur..... Mordant mes fers, je déteste la vie; Victime, hélas! d'un sort immérité; Mais je suis fou!... Reprenons ma gaîté: Souffrir n'est rien, quand c'est pour sa patrie! Que la céleste, etc.
Pourtant, bien jeune, et brillant d'espérance, Je fus plongé dans cet affreux séjour; Je me résigne et brave la souffrance, La mort sur moi doit s'arrêter un jour! Là, je l'attends, et si demain l'orage Doit par des flots me ramener au port, Sans redouter les atteintes du sort, Je redirai, m'élançant sur la plage: Que la céleste, etc.
A. H.
POSTSCRIPTUM.
La langue parlée dans les conciliabules de voleurs sous la dénomination
d'argot, qu'elle a toujours conservée depuis, dérive, dit-on, de
Ragot, «l'élégant et insigne orateur bélistral unique, Ragot, jadis
tant renommé entre les gueux à Paris, comme le parangon, roy et
souverain maistre d'iceux, lequel a tant fait en plaidant pour le
bissac d'autruy, qu'il en a laissé de ses enfants pourveuz avec les
plus notables et fameuses personnes que l'on saurait trouver.» Je ne
sais si l'on doit ajouter foi à cette assertion tirée des dialogues de
Jacques Tahureau, mais ce qui est certain, c'est que l'argot était
connu sous Louis XI. En ce temps-là cinq ou six pièces de vers furent
écrites en langage argotique par François Villon, poète de quelque
mérite superlatif en exploits de coupe-bourses, comme dit Et.
Pasquier, et habile tailleur de faux coins (faux monnayeur).
Eh bien! s'il vivait de notre temps, et s'il lui prenait fantaisie de
déroger par une semblable composition à l'étiquette de notre
littérature, il n'y réussirait pas sans difficulté. Aujourd'hui l'argot
est pauvre, et se prête mal à la poésie, même à la poésie lyrique, qui
permet plus de licence que toute autre. Au nombre des chansons
fredonnées dans les prisons, dans le genre de celles des pages 28, 29
et 30, je n'en connais en vérité pas une seule qui mérite d'être
rapportée ici comme complément.
Voici une burlesque traduction argotique d'un permis de publicité, et
que l'on retrouve à la fin de tous les anciens vocabulaires des
filoux.
CONDÉ.
J'ai mouchaillé le babillard, qui se bagoule Dictionnaire d'arguche,
maquillé par A. H., l'un de nos archi-suppôts, et l'itre toutime
babille, je n'y itre réconoblé floutière de vain et otépinière de chenu,
pourquoi j'itre foncé condé de la cartauder.
A Pantin en jaune de la longue qui boule.
P. F., cagou du Grand-Coesre.
TRADUCTION.
J'ai regardé le livre qui se nomme Dictionnaire d'argot, fait par A. H.,
l'un de nos docteurs, et l'ai entièrement lu, je n'y ai reconnu rien
de mauvais, et n'y ai trouvé que du bon; pourquoi j'ai permis de
l'imprimer.
A Paris en été de l'année présente.
P. F., lieutenant du maître des gueux ou truands.
FIN.
Impr. de Pommeret et Moreau, quai des Grands-Augustins, 17.
*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE NOUVEAU DICTIONNAIRE COMPLET DU JARGON DE L'ARGOT ***
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